26 février 2006




Le volcan Merapi pres de Jogjakarta sur l'ile de Java

L'ascension du Merapi

L'ultime phase de mon periple a travers les fougeux oceans et les sauvages vallees de notre planete s'annonce mouvementee. Papouasie, Sydney, Auckland, Iles Fidji, San Francisco, Montreal. Tout cela en 12 vols et moins de deux mois. Quel boulot! Alors, avant de partir a l'assaut de la Papouasie, j'ai decide de me reposer quelques jours a Jogjakarta, au coeur de l'Indonesie que j'adore. L'occasion d'acheter du bon insecticide ou, le cas echeant, de jouir de mes derniers jours de bonne sante avant de me faire injecter la malaria par quelque sournois moustique papou.

L'adage dit: Si a Jogjakarta tu sejourneras et le Merapi ne verras, idiot et senil tu mourras.
Interpelle par ce dicton, j'ai profite de mon sejour jogjien pour tenter l'ascension de Gunung Merapi, l'un des plus farouches volcans au monde. Son enorme silhouette pyramidale domine la belle cite de Jogjakarta. Il culmine a 2911 metres, altitude largement superieure a celle du Chasseral qui, est-il superflu de le rappeler ici, est le plus haut pic de mon jura natal. C'est pas rien.

Merapi est une vrai montagne-dragon, un volcan qui rigole pas. Ses eruptions se compte par dizaines sur le dernier siecle. Sa derniere colere date de 1994. 60 personnes en furent victime, qui n'eurent pas les jarrets assez vigousses pour echapper a l'ire du monstre. Depuis lors, de grosses coulees de lave et d’occasionnels tremblements de terre ont pousse le Centre Volcanologique de Merapi a engager deux nouveaux employes. De fait, l’ascension du volcan est strictement deconseillee a qui ne se trouve pas dans la phase ultime d'une maladie mortelle et incurable. On peut neanmoins se rapprocher a une distance raisonnable du volcan. Avec un peu de chance, on le verra baver un ruisseau de lave.

Afin d'eviter de tomber sur de la roche en fusion au detour d'un sapin, il est preferable de faire appel aux services d'un guide local. C'est ce que nous avons fait, Pipin et moi. Le depart a ete fixe a 3h 30 du matin de Kaliurang, sur le flanc du volcan. Il faudrait quelques heures de marche a travers la foret pour atteindre le point duquel nous allions assister au lever de soleil sur le volcan en prenant notre dejeuner.

Savez-vous que le cerveau humain dispose de ressources etonnantes? Meme lorsqu'on le croit deconnecte sous l'effet du sommeil, il est capable d'actes reflechis. Les dits actes sont souvent commis dans le seul but de preserver le sommeil lui-meme.

Ce soir-la, je fus victime des facultes intra-sommeil de mon cerveau. Par je ne sais quel subterfuge, il trouva le moyen de tenir la partie consciente de ma matiere grise, celle capable de volonte, submergee dans le monde de Morphee et, de l'autre main, de mettre hors circuit mon fidele telephone portable qui s'appliquait a sonner comme un forcene (je n'ai pas a proprement parler assister a la scene, mais j'imagine que c'est comme cela que ca a du se passer).

En d'autres termes, on s'est pas reveilles a trois heures comme prevu et on a loupe le trek, la roche en fusion et le lever de soleil sur le volcan. On s'est dit que c'etait pas grave, qu'on verrait le volcan depuis Kaliurang, qu'il y a de belles vues depuis la aussi. Mais le volcan, vexe par notre reveil tardif, s'est tenu cache tout l'apres-midi derriere un rideau de nuages. Ainsi, je suis au regret de ne pouvoir vous presenter de photos de Gunung Merapi. Par necessite, la montagne de feu a ete remplace par le joli sourire d'une jolie javanaise!

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