28 avril 2006





1. City Lights Bookstore, Vesuvio Cafe, Transamerica Building. 2. Un charpentier qui joue de la trompette. 3. Le village chinois. 4. Une photo trop sombre, a Little Italy.

Dans les quartiers de la bite

Dans le cafe Vesuvio, il y a un gros chat noir en bois avec les yeux qui luminent. En face du bar, une inscription en italien: "S'il vous plait, ne me cassez pas les couilles". Des photos de Kerouac en compagnie de son idole Neal Cassady. Le barman arbore la gueule de Walter Sobchak, of Big Lebowski fame, sur son t-shirt: "I dont roll on shabbas!". Le Vesuvio fut, l'espace d'une decennie, les quartiers generaux de la beat generation: Kerouac, Allen Ginsberg, Ferlinghetti ont sirote et clope ici, suivis par une myriade de petits beatniks. J'ai pris mon espresso sur la balustrade. Derriere moi, un type lisait un bouquin intitule: "Love is a dog from hell" me demande quel obscur contenu un pareil titre cachait.

A cote du Vesuvio, au-dela de Jack Kerouac Alley, la librairie City Lights, la librairie de la beat, affiche des slogans anti-guerre-en-Irak. Juste en face, Broadway aligne les strip clubs, lesquels arborent de vieillotes affiches en neon: Roaring Twenties, Hungry Club et Garden of Eden. En-dessous de Broadway se termine Chinatown; les ancetres de ses habitants ont fait passer le chemin de fer a travers les montagnes rocheuses. Au-dessus, c'est North Beach et le quartier italien ou de jolis cafes ont fait leurs nids. C'est dans ces quartiers que je gamberge. Je mange chinois mais je suis trop timide pour pratiquer mon mandarin avec les serveurs. Alors je flane en observant les vieux chinois fumer leurs clopes. Sur un terrain de basket urbain, j'ai vu une vieille chinoise s'entrainer aux arts martiaux, avec une longue epee, au ralenti. Je traine dans les cafes pour voir s'il y a des filles aux yeux verts. Dans la petite Italie de Northbeach, les cafes ont du charactere. Dans le reste de la ville, plus de la moitie des cafes sont des Starbucks. Au fonds, si Starbucks a du succes, c'est que son cafe est bon et ses sofas sont dodus... Mais on ne peut guere qualifier de positive l'uniformisation de ce type de locaux... les cafes. C'est la mort du petit commerce.

Sur les avenues qui coupent les hauteurs de San Francisco, on entend le cliquetis metallique des cables qui filent sous la chaussee, tirant des telepheriques debordant de touristes. Les rues montent et rebondissent; au loin, tout au bout, on apercoit le pont de la baie, celui qui mene a Auckland, et parfois la voile blanche d'un bateau qui deambule sur la baie.

Aucun commentaire: