09 janvier 2006

C'est marrant, ce matin j'ai failli rester bloque sur un petit bateau au milieu de la mer. A mi-chemin entre Bunaken et Manado, le moteur s'est mis a tousser et s'est arrete. Le type l'a remis en marche, et le bateau a fait a peine quelques dizaines de metres avant de s'arreter a nouveau. Ca a continue comme ca pendant une demi-heure, puis on a meme plus entendu les bruits du moteur. La mer etait calme et tout le monde rigolait a bord. On s'est mis a observer des petites meduses qui passaient par la. Je reconnais bien la les Indonesiens, dont la notion du temps est tres flexible. Dans ce pays, il est rare de voir un type qui se depeche d'aller quelque part. D'ailleurs, c'est peut-etre la raison pour laquelle les gens ont toujours un sourire aux levres et une guitare a la main.

Moi, evidemment, je me suis mis a imaginer ce qui se passerait en cas de naufrage. C'est comme mon pote Mathieu qui, dans les zoos, passe son temps a mediter sur ce qui lui arriverait s'il tombait dans une cage ou une fosse. Je me suis demande si j'essayerais de sauver les gens qui savaient pas nager, au risque de m'epuiser. Eh oui, c'est une des contradictions de l'Indonesie: tous ces types qui vivent sur de petites iles au bord de l'eau ne savent meme pas nager. C'est pour cela que les naufrages, en Asie du Sud-Est, aboutissent inevitablement a de nombreuses morts, meme si le bateau coule en eaux calmes pres de la cote.

Enfin bref, le capitaine de notre rafiot s'est mis a bricoler sur le moteur. Apres une heure de surplace, le bateau a repris sa course initiale.

Tout ca pour joindre Bunaken, petite ile paradisique, au port de Manado, veritable depotoir. Je crois que ce port est l'endroit le plus putride et infect que j'ai vu depuis que j'ai quitte l'Inde.

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